Tiffany McDaniel est une immense auteure et “ L’été où tout a fondu”, paru il y a quelques jours chez Gallmeister, en 2019 chez Joëlle Losfeld éditions, fait partie de la très haute littérature américaine.
Nous avions véritablement découvert Tiffany McDaniel avec “ Betty”, un livre qui avait remporté un succès largement mérité, mais, dans un tout autre registre, “ L’été où tout a fondu” est une métaphore de l’humain dans toute sa vérité et sa nudité. Disséquant, le meilleur comme le pire de l’homme, l’auteure nous invite dans un univers tantôt cruel et diabolique, tantôt profondément empathique . Nos émotions, nos peurs, notre haine et notre compassion sont tour à tour sollicitées. La profondeur du texte est intense, les images très évocatrices de la réalité de l’humain. Dans une petite ville de l’Ohio, un procureur, obnubilé par les notions de bien et de mal, invite le diable à se présenter. Et c’est un jeune garçon, noir, qui se présente. Une immense aura l’entoure, mais cela les hommes ne le voient pas. Ils ne voient en lui que celui qui attire le malheur.
Et cet été où Sal fait son apparition, cet été où la canicule s’apparente à une fournaise, tout bascule. Des événements tragiques se succèdent, au point où les habitants devront pointer du doigt ce jeune Sal. Parce qu’il faut un responsable aux malheurs. Sal, contraction de Satan et Lucifer. Lucifer qui signifie porteur de lumière… faisant la lumière sur l’humain, ses failles, ses peurs qui le poussent à commettre l’extrême. Grandiose roman “, analyse du bien et du mal, du pire comme du meilleur de l’homme. Et, son personnage principal, Fielding, le narrateur, apprend à sortir brutalement de son innocence et définir l’immensité de la médiocrité humaine, comme ses fragilités.
Un livre, certes, dense, qui se mérite, mais quel livre!
“L’été où tout a fondu” est disponible chez Autour d’un livre ainsi que dans toutes les bonnes librairies de France.
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